Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/52

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mander à Luguet de ne rien écrire de son état à Paris, et de laisser croire à toute la pauvre famille que les représentations avaient leur cours.

Luguet le promit.

Alors seulement elle permit que l’on s’inquiétât de chercher un médecin.

Ni Dorval, ni Luguet ne connaissaient personne à Caen.

Ils s’informèrent, on leur indiqua M. Lecœur.

Il y a des noms qui sont une indication de caractère : à la première visite le docteur Lecœur ne fut pas un médecin, ce fut un ami.

Oh ! lui comprit bien la maladie de Dorval !

— Madame, lui dit-il, après l’avoir examinée, votre médecin réel, si vous le voulez bien, ce sera vous-même ; votre mal est un de ceux contre lesquels toute la science du monde ne peut rien.

Et il avait raison, le bon docteur.

Aussi sa visite de tous les matins, — et pendant cinq semaines il ne manqua pas un seul jour, — aussi sa visite de tous les matins était-elle une visite, non pas de médecin, mais d’ami.