Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/123

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bon Dieu, et pour tout voir en France ? Depuis plusieurs jours je ne vois que des tableaux vivants très laids, allons au salon du Louvre de l’ex-tyran, je verrai tous les beaux tableaux qu’il avait, les Rubens, les Poussin. Allons vite.

Il se leva pour examiner, en attendant, le tableau panoramique de son quartier.

Un ciel gris, terne, de la boue noire sous des arbres blancs, une population affairée, avide de courir, et un certain bruit, pareil au murmure de l’eau qui coule. Voilà tout ce qu’il découvrit.

C’était peu fleuri. Hoffmann ferma sa fenêtre, déjeuna, et sortit pour voir d’abord l’ami Zacharias Werner.

Mais, sur le point de prendre une direction, il se rappela que Werner n’avait jamais donné son adresse, sans laquelle il était difficile de le rencontrer.

Ce ne fut pas un mince désappointement pour Hoffmann.

Mais bientôt :

— Fou que je suis ! pensa-t-il ; ce que j’aime, Zacharias l’aime aussi. J’ai envie de voir de la peinture, il aura eu envie de voir de la peinture. Je trouverai lui ou sa trace dans le Louvre. Allons au Louvre.

Le Louvre, on le voyait du parapet. Hoffmann se dirigea vers le monument.

Mais il eut la douleur d’apprendre à la porte que les Français, depuis qu’ils étaient libres, ne s’amollissaient pas à voir de la peinture d’esclaves, et que, en admettant, ce qui n’est pas probable, que la Commune de Paris n’eût pas déjà rôti toutes les croûtes pour allumer les fonderies d’armes de guerre, on se garderait bien de ne pas nourrir de toute cette huile des rats destinés à la nourriture des pa-