Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/16

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» Cinq minutes après je n’y pensais plus, et j’étais sec comme monsieur Valéry, tant le soleil a mis de complaisance à me caresser.

» Oh ! je voudrais, partout où vous êtes, madame, conduire un rayon de ce beau soleil, ne fût-ce que pour faire éclore sur votre fenêtre une touffe de myosotis.

» Adieu, madame ; pardonnez-moi cette longue lettre ; je ne suis pas coutumier de la chose, et, comme l’enfant qui se défendait d’avoir fait le monde, je vous promets que je ne le ferai plus ; mais aussi pourquoi le concierge du ciel a-t-il laissé ouverte cette porte d’ivoire par laquelle sortent les songes dorés ?

» Veuillez agréer, madame, l’hommage de mes sentimens les plus respectueux.

» Alexandre Dumas.

» Je serre bien cordialement la main de Jules. »

Maintenant, à quel propos cette lettre tout intime ? C’est que, pour raconter à mes lecteurs l’histoire de la femme au collier de velours, il me fallait leur ouvrir les portes de l’Arsenal, c’est-à-dire de la demeure de Charles Nodier.

Et maintenant que cette porte m’est ouverte par la main de sa fille, et que par conséquent nous sommes sûrs d’être les bienvenus, «  Qui m’aime me suive  ».

À l’extrémité de Paris, faisant suite au quai des Célestins, adossé à la rue Morland, et dominant la rivière, s’é-