Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/135

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son infidèle ses reproches et ses imprécations, il venait la maudire et l’admirer.

Vous avez vu, pour sûr, cet admirable morceau, l’une des meilleures productions de Canova ! Psyché, enlacée à l’Amour, admire un papillon qu’il tient dans la paume de sa main. Haute comme le ciel, pure comme un rayon de soleil, fertile comme le sol de la Grèce, a été l’idée de présenter la réunion de l’âme avec le corps, ou de la jeunesse avec l’amour, par l’Amour et Psyché. Mais, si le groupe de Scopas (leur baiser) est supérieur sous le rapport de l’art, celui de Canova est incontestablement supérieur comme ampleur. Dans le premier, vous voyez le symbole des temps primitifs, la passion ; dans le second, l’emblème de notre époque, la pensée. Et la pensée a jeté, sans s’en douter, sur les visages, dans le maintien des deux personnages, une ombre de gravité contrastant avec l’adolescence de leurs formes. Mais aussi, quel charme dans le mouvement de la tête ! quelle finesse dans l’expression de la physionomie ! quelle aisance dans la pose ! quelle noblesse dans l’attitude ! Le ciseau de feu Canova a