Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


— Avez-vous écrit une ordonnance, docteur ?

— Oh ! je ne suis jamais en retard, Excellence ! J’ai bâclé une recette longue comme un jour de mai, et, si la princesse se conforme de point en point à mon ordonnance, à la première fiole, la fièvre s’enfuira.

— Comment est son pouls, docteur ?

— Un peu inégal, répondit celui-ci boutonnant, non sans difficulté, le dernier bouton de son frac ; mais cela se dissipera à mesure que les frissons et la chaleur diminueront. Il faudrait couvrir davantage la princesse.

— Quelle peut être la cause de sa maladie, docteur ? Ce matin, en sortant, elle était gaie comme une hirondelle, et tout à coup…

— La cause est toute naturelle, Excellence ; notre verdoyant hiver, que nous sommes convenus d’appeler été, est on ne peu plus malsain, et les dames s’habillent avec une légèreté !… Est-il difficile à un courant d’air de les emporter jusqu’à l’autre monde ?… Tout en elles est zéphyr, vapeur, mousseline, gaze…