Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


— Oui, oui ! ce sera pour la flotte une perte irréparable !

— Du reste, faites votre devoir, et nous autres officiers, nous saurons nous acquitter du nôtre. Comme s’il n’y avait pas moyen de mettre sur le vent les trois quarts de la faute ! On s’arrange avec la tempête comme vous avec les maladies : on dissimule et on brode.

— Dieu le veuille ! Dieu le veuille !

Sur ces mots, le docteur entra dans la cabine du capitaine.

Qui aurait pu reconnaître sous cette enveloppe de pâleur et d’affaissement ce Pravdine qui, la veille encore, rayonnait de santé et d’espérance ? Sa tête blessée était entourée de linges ; ses prunelles étaient fixes et mornes au milieu du cercle bleu qui les entourait ; sa main gauche soutenait sa tête, sa main droite était posée dans celle de Nil-Paulovitch, assis sur le lit du malade.

Les deux amis causaient, et des larmes tremblaient au bord de leurs cils.

— Niloutcha, ne cherche point à me justifier, je