Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/248

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jeunesse sous le brûlant ciel du Midi… Oh ! croyez-moi, la vie du monde a aussi sa poésie, bien qu’elle soit rare et chère !

La famille impériale n’était pas encore arrivée, et la foule distrayait son impatience par un bourdonnement confus. Deux hommes entrèrent dans le troisième rang des fauteuils d’orchestre ; et, après s’être inclinés poliment chaque fois qu’ils heurtaient un pied ou une épaule, ils arrivèrent enfin à leur place, y posèrent leur chapeau, et, se tenant debout, se disposèrent à passer la salle en revue.

L’un de ces hommes était jeune encore, d’une taille et d’une physionomie agréables. Il était en petite tenue d’uniforme du Collège-Étranger. Tournant le dos à la scène, et répondant à peine aux saluts que lui adressaient ses connaissances, il fixa fort attentivement à travers ses lunettes une loge encore vide. (Les lunettes sont l’appendice obligé de tous les diplomates ; on n’a pas encore pu s’assurer s’ils les portaient pour mieux saisir le regard d’autrui ou pour mieux dissimuler le leur.) Le second de ces messieurs était un jeune homme dans toute