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Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/6

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la princesse flora

Peterhoff lui-même, c’est une exception, la perle des exceptions jusqu’à présent… J’ai tout vu ; j’ai été partout ; j’ai les oreilles assourdies du bruit du canon, des cris du peuple, du murmure des fontaines, du rebondissement des cascades… Nous avons lu avec attention, nous avons dévoré avec gourmandise ensemble, tu te le rappelles, la description des miracles de Peterhoff ; mais, quand j’ai vu de mes propres yeux toutes ces merveilles, elles m’ont littéralement dévorée, et j’ai tout oublié, même toi, mon bel ange ; j’ai rebondi dans les airs avec la cascade ; j’ai monté jusqu’au ciel avec sa poussière ; je suis redescendue sur la terre, légère comme la goutte de rosée ; j’ai jeté mon ombre céleste et odoriférante, sur les allées pleines de souvenirs ; j’ai joué avec les rayons du soleil et avec les vagues de la mer ; et tout cela, c’était le jour ; et quelle nuit a couronné ce jour ! Il fallait s’étonner en voyant comme peu à peu s’allumait l’illumination ; il semblait qu’un doigt de feu dessinât de merveilleux dessins sur le voile noir de la nuit ; elle s’épanouissant en fleurs, s’arrondissait en roue,