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la princesse flora

tempête aux combats. C’est aujourd’hui, à l’instant, le plus tôt possible, que je veux sortir de ma position ; j’attends avec impatience le moment où je pourrai lever l’ancre et aller à terre.

— Il est bien facile de commander aux drisses de la grande vergue ; mais déployer nos voiles dans une nuit si sombre, par une telle tempête…

— Par une telle tempête ? répéta le capitaine. Qu’est-ce qu’une tempête, près de celle qui est dans mon cœur ?

Nil‑Paulovitch regarda longtemps son ami ; enfin, il lui serra la main, ne prononçant que ces deux mots :

— Pauvre Élie !

Pauvre Pravdine ! répéterons-nous aussi.

La tempête calmée, le capitaine, rassuré sur le sort de son bâtiment, partit aussitôt pour Peterhoff, d’où, le lendemain, il écrivit la lettre suivante :

Le capitaine‑lieutenant Élie Pravdine au lieutenant
Nil‑Paulovitch.

Qu’aurais-tu dit, qu’aurais-tu pensé, mon bon ami, si tu m’avais vu hier à la soirée de la prin-