— Ingéniosité à lui complaire en toute chose.
— Au point que, dépité d’être toujours raillé par le roi sur son ignorance de la chasse au faucon, il veut se mettre à… Si bien qu’hier il m’a demandé, oui, pas plus tard qu’hier, si je n’avais point quelques bons livres qui traitent de cet art.
— Attendez donc, dit Catherine, dont les yeux étincelèrent comme si une idée subite lui traversait l’esprit ; attendez donc… et que lui avez-vous répondu ?
— Que je chercherais dans ma bibliothèque.
— Bien, dit Catherine, bien, il faut qu’il l’ait, ce livre.
— Mais j’ai cherché, Madame, et n’ai rien trouvé.
— Je trouverai, moi, je trouverai… et vous lui donnerez le livre comme s’il venait de vous.
— Et qu’en résultera-t-il ?
— Avez-vous confiance en moi, d’Alençon ?
— Oui, ma mère.
— Voulez-vous m’obéir aveuglément à l’égard de Henri, que vous n’aimez pas, quoi que vous en disiez ?
D’Alençon sourit.
— Et que je déteste, moi, continua Catherine.
— Oui, j’obéirai.
— Après-demain, venez chercher le livre ici, je vous le donnerai, vous le porterez à Henri… et…
— Et… ?
— Laissez Dieu, la Providence ou le hasard fait le reste.
François connaissait assez sa mère pour savoir qu’elle ne s’en rapportait point d’habitude à Dieu, à la Providence ou au hasard du soin de servir ses amitiés ou ses haines ; mais il se garda d’ajouter un seul mot, et saluant en homme qui accepte la commission dont on le charge, il se retira chez lui.
— Que veut-elle dire ? pensa le jeune homme en montant l’escalier, je n’en sais rien. Mais ce qu’il y a de clair pour moi dans tout ceci, c’est qu’elle agit contre un ennemi commun. Laissons-la faire.
Pendant ce temps, Marguerite, par l’intermédiaire de La Mole, recevait une lettre de de Mouy. Comme en politique les deux illustres conjoints n’avaient point de secret, elle décacheta cette lettre et la lut.
Sans doute cette lettre lui parut intéressante, car à l’ins-