Page:Dumas - La Reine Margot (1886), tome 2.djvu/69

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— Ah ! ah ! dit Charles, je comprends.

— Cette cordelière… fit d’Alençon en la ramassant.

— C’est la punition et le silence, dit Catherine victorieuse ; seulement, ajouta-t-elle, il n’y aurait pas de mal à mettre Henri dans tout cela.

Et elle sortit.

— Pardieu ! dit d’Alençon, rien de plus facile, et quand Henri saura que sa femme le trahit… Ainsi, ajouta-t-il en se tournant vers le roi, vous avez adopté l’avis de notre mère ?

— De point en point, dit Charles, ne se doutant point qu’il enfonçait mille poignards dans le cœur de d’Alençon. Cela contrariera Marguerite, mais cela réjouira Henriot.

Puis, appelant un officier de ses gardes, il ordonna que l’on fît descendre Henri ; mais se ravisant :

— Non, non, dit-il, je vais le trouver moi-même. Toi, d’Alençon, préviens d’Anjou et Guise.

Et sortant de son appartement, il prit le petit escalier tournant par lequel on montait au second, et qui aboutissait à la porte de Henri.




VIII

projets de vengeance.


Henri avait profité du moment de répit que lui donnait l’interrogatoire si bien soutenu par lui pour courir chez madame de Sauve. Il y avait trouvé Orthon complètement revenu de son évanouissement ; mais Orthon n’avait pu rien lui dire, si ce n’était que des hommes avaient fait irruption chez lui, et que le chef de ces hommes l’avait frappé d’un coup de pommeau d’épée qui l’avait étourdi. Quant à Orthon, on ne s’en était pas inquiété. Catherine l’avait vu évanoui et l’avait cru mort.

Et comme il était revenu à lui dans l’intervalle du départ