Page:Dumas - La Tulipe noire (1892).djvu/134

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me l’oiseau funèbre autour de celle de Turnus, mais ne s’était point abattue sur sa tête et avait laissé intactes les vertèbres.

Voilà pourquoi il n’y avait eu ni douleur ni secousse. Voilà pourquoi encore le soleil continuait à rire dans l’azur médiocre, il est vrai, mais très supportable des voûtes célestes.

Cornélius, qui avait espéré Dieu et le panorama tulipique de l’univers, fut bien un peu désappointé, mais il se consola en faisant jouer avec un certain bien-être les ressorts intelligents de cette partie du corps que les Grecs appelaient trachelos et que nous autres Français nous nommons modestement le col.

Et puis Cornélius espéra bien que la grâce était complète et qu’on allait le rendre à la liberté et à ses plates-bandes de Dordrecht.

Mais Cornélius se trompait, comme le disait vers le même temps Mme de Sévigné, il y avait un post-scriptum à la lettre, et le plus important de cette lettre était renfermé dans le post-scriptum.

Par ce post-scriptum, Guillaume, stathouder de Hollande, condamnait Cornélius van Baerle à une prison perpétuelle.

Il était trop peu coupable pour la mort, mais il était trop coupable pour la liberté.

Cornélius écouta donc le post-scriptum, puis, après la première contrariété soulevée par la déception que le post-scriptum apportait :

— Bah ! pensa-t-il, tout n’est pas perdu. La réclusion perpétuelle a du bon. Il y a Rosa dans la réclusion perpé-