Page:Dumas - La Tulipe noire (1892).djvu/141

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rent de coups de poing, qui certes n’eussent pas été mieux donnés de l’autre côté du détroit.

Mais que pouvaient ajouter quelques coups de poing à la douleur que ressentait Boxtel !

Il voulut alors courir après le carrosse qui emportait Cornélius avec ses caïeux. Mais dans son empressement, il ne vit pas un pavé, trébucha, perdit son centre de gravité, roula à dix pas et ne se releva que foulé, meurtri, et lorsque toute la fangeuse populace de la Haye lui eut passé sur le dos.

Dans cette circonstance encore, Boxtel, qui était en veine de malheur, en fut donc pour ses habits déchirés, son dos meurtri et ses mains égratignées.

On aurait pu croire que c’était assez comme cela pour Boxtel.

On se serait trompé.

Boxtel, remis sur ses pieds, s’arracha le plus de cheveux qu’il put, et les jeta en holocauste à cette divinité farouche et insensible qu’on appelle l’Envie.

Ce fut une offrande sans doute agréable à cette déesse qui n’a, dit la mythologie, que des serpents en guise de coiffure.