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XXIX

OÙ VAN BAERLE, AVANT DE QUITTER LŒVESTEIN,
RÈGLE SES COMPTES AVEC GRYPHUS.


Tous deux demeurèrent un instant, Gryphus sur l’offensive, van Baerle sur la défensive.

Puis, comme la situation pouvait se prolonger indéfiniment, Cornélius s’enquérant des causes de cette recrudescence de colère chez son antagoniste :

— Eh bien, lui demanda-t-il, que voulez-vous encore ?

— Ce que je veux, je vais te le dire, répondis Gryphus. Je veux que tu me rendes ma fille Rosa.

— Votre fille ! s’écria Cornélius.

— Oui, Rosa ! Rosa que tu m’as enlevée par ton art du démon. Voyons, veux-tu me dire où elle est ?

Et l’attitude de Gryphus devint de plus en plus menaçante.

— Rosa n’est point à Lœvestein ? s’écria Cornélius.

— Tu le sais bien. Veux-tu me rendre Rosa, encore une fois ?

— Bon, dit Cornélius, c’est un piège que tu me tends.

— Une dernière fois, veux-tu me dire où est ma fille ?

— Eh ! devine-le, coquin, si tu ne le sais pas.

— Attends, attends, gronda Gryphus, pâle et les lèvres agitées par la folie qui commençait à envahir son cer-