Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
PAULINE.

miére. Alors il se retourna de mon côté, me fit un signe de la main, et la calèche disparut à l’angle de la route.

Le bruit de la voiture s’éloigna, mais sans être interrompu cette fois par le chant du rossignol. J’eus beau me tourner du côté du buisson et rester une heure encore sur la terrasse, j’attendis vainement. Alors une pensée profondément triste me prit : je me figurai que cet oiseau qui avait chanté, c’était l’âme de la jeune fille qui avait dit son cantique d’adieu à la terre, et que, puisqu’il ne chantait plus, c’est qu’elle était déjà remontée au ciel.

La situation ravissante de l’auberge, placée entre les Alpes qui finissent et l’Italie qui commence, ce spectacle calme et en même temps animé du lac Majeur, avec ses trois îles, dont l’une est un jardin, l’autre un village et la troisième un palais, ces premières neiges de l’hiver qui couvraient les mon-