Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/220

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rentes par mon contrat de mariage, le comte en avait déclaré à peu près autant ; il en restait quinze mille à ma mère. Notre maison se trouva donc au nombre, sinon des maisons riches, du moins des maisons élégantes du faubourg Saint-Germain.

Horace me présenta deux de ses amis, qu’il me pria de recevoir comme ses frères : depuis six ans ils étaient liés d’un sentiment si intime qu’on avait pris l’habitude de les appeler les inséparables. Un quatrième, qu’ils regrettaient tous les jours et dont ils parlaient sans cesse, s’était tué au mois d’octobre de l’année précédente en chassant dans les Pyrénées, où il avait un château. Je ne puis vous révéler le nom de ces deux hommes, et à la fin de mon récit vous comprendrez pourquoi ; mais comme je serai forcée parfois de les désigner, j’appellerai l’un Henri et l’autre Max.

Je ne vous dirai pas que je fus heureuse : le sentiment que j’éprouvais pour Horace m’a été et me sera toujours inexplicable, on eût dit un respect mêlé de crainte ; c’était au reste