Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/360

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chambre accoururent ; nous la transportâmes chez elle, et, tandis qu’on la déshabillait, je descendis pour envoyer chercher le docteur et voir sur le journal la cause de son évanouissement. À peine l’eus-je ouvert que mes yeux tombèrent sur ces lignes traduites du Courrier Français :

« Nous recevons à l’instant les détails les plus singuliers et les plus mystérieux sur un duel qui vient d’avoir lieu à Versailles, et qui paraissait emprunter ses causes aux motifs inconnus d’une haine violente.

» Avant hier matin, 5 août 1833, deux jeunes gens qui paraissaient appartenir à l’aristocratie parisienne arrivèrent dans notre ville, chacun de son côté, à cheval et sans domestique. L’un se rendit à la caserne de la rue Royale, l’autre au café de la Régence ; là, prière fut faite par eux à deux officiers de les accompagner sur le terrain. Chacun des combattans avait apporté ses armes ; les conditions de la rencontre furent réglées, et les adversaires, placés à vingt pas de distance, firent feu l’un sur l’autre ; l’un des deux est mort