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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/101

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LA SALLE D’ARMES.

cette attention, et il en reprit une nouvelle sérénité.

Le même jour, à deux heures, le général Nunziante arriva de Saint-Tropea avec trois mille hommes. Murat revit avec plaisir une vieille connaissance ; mais, au premier mot, le roi s’aperçut qu’il était devant un juge, et que sa présence avait pour but, non pas une simple visite, mais un interrogatoire en règle. Murat se contenta de répondre qu’il se rendait de Corse à Trieste en vertu d’un passeport de l’empereur d’Autriche, lorsque la tempête et le défaut de vivres l’avaient forcé de relâcher au Pizzo. À toutes les autres questions, Murat opposa un silence obstiné ; puis enfin, fatigué de ses instances : — Général, lui dit-il, pouvez-vous me prêter des habits, afin que je sorte du bain ?

Le général comprit qu’il n’avait rien à attendra de plus, salua le roi et sortit. Dix minutes après Murat reçut un uniforme complet ; il le revêtit aussitôt, demanda une plume et de l’encre, écrivit au général en chef des