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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/176

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toutes les entreprises aventureuses. Arrivés sur la plage où le combat avait eu lieu, les paysans trouvèrent un domestique du prince de Paterno mort, un autre blessé assez légèrement à la cuisse, et trois corsaires étendus dans leur sang, mais respirant encore. Deux coups de fusil eurent bientôt fait justice de deux d’entre eux, et un coup de pistolet allait envoyer le troisième rejoindre ses camarades, lorsque Bruno, s’apercevant que c’était un enfant, détourna le bras qui allait le frapper, et déclara qu’il prenait le blessé sous sa protection. Quelques réclamations s’élevèrent sur cette pitié, qui semblait intempestive ; mais, quand Bruno avait dit une chose, il maintenait ce qu’il avait dit : il arma donc sa carabine, déclara qu’il ferait sauter la cervelle au premier qui s’approcherait de son protégé ; et, comme on le savait homme à exécuter à l’instant sa menace, on lui laissa prendre l’enfant dans ses bras et s’éloigner avec lui. Bruno marcha aussitôt vers le rivage, descendit dans une barque avec laquelle il faisait habituellement ses excursions aventureuses, et dont il connaissait si bien la manœuvre qu’elle semblait lui