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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/183

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reuses qu’il y avait de gouttes d’eau dans cette tasse, dit l’enfant en la lui rendant.

— Tu es une bonne créature, murmura Bruno ; dépêche-toi de guérir, et, quand tu seras guéri, tu pourras retourner en Afrique.

L’enfant guérit et resta en Sicile, car il s’était pris pour Bruno d’une telle amitié, qu’il ne voulut jamais le quitter. Depuis lors, il était demeuré constamment avec lui, l’accompagnant dans ses chasses sur les montagnes, l’aidant à diriger sa barque en mer, et prêt à se faire tuer sur un signe de celui qu’il appelait son père.

La veille il l’avait suivi à la villa du prince de Carini, il l’attendait sous les fenêtres pendant son entrevue avec Gemma, et c’était lui qui avait poussé le double cri d’alarme, la première fois, lorsque le prince avait sonné à la grille, et la seconde fois, lorsqu’il était entré dans le château. Il allait monter lui-même dans la chambre pour lui porter secours, si besoin était, lorsqu’il vit Bruno s’élancer par la fenêtre : il le suivit dans sa fuite,