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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/201

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de Bauso : tout le village était en joie, on buvait à tous les cabarets, on tirait des boîtes à tous les coins de rue. Les rues étaient pavoisées et bruyantes, et, entre toutes, celle qui montait au château était pleine de monde qui s’était amassé pour voir les jeunes gens tirer à la cible. C’était un amusement qui avait été fort encouragé par le roi Ferdinand IV, pendant son séjour forcé en Sicile ; et plusieurs de ceux qui se livraient en ce moment à cet exercice avaient eu récemment, à la suite du cardinal Ruffo, occasion de déployer leur adresse sur les patriotes napolitains et les républicains français ; mais pour le moment le but était redevenu une simple carte, et le prix un gobelet d’argent. La cible était placée directement au-dessous de la cage de fer où était la tête d’Antonio Bruno, à laquelle on ne pouvait atteindre que par un escalier qui, de l’intérieur de la forteresse, conduisait à une fenêtre en dehors de laquelle était scellée cette cage. Les conditions du tirage étaient, au reste, des plus simples ; on n’avait besoin, pour faire partie de la société, que de verser dans la caisse commune,