Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/230

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plus vite les deux cent cinquante mille piastres, en échange desquelles il devait recevoir sa liberté. Comme le prince de Moncada Paterno était un des seigneurs les plus riches de la Sicile, la somme fut facile à compléter et promptement expédiée en Afrique ; fidèle alors à sa promesse, en véritable sectateur du prophète, le dey relâcha le prince de Paterno, sur sa parole d’honneur d’envoyer avant un an les deux cent cinquante mille écus restans. Le prince revint en Sicile, où il s’occupait à recueillir dans sa principauté l’argent nécessaire à son second paiement, lorsqu’un ordre de Ferdinand IV, basé sur ce motif qu’étant en guerre avec la régence, il ne voulait pas que ses sujets enrichissent ses ennemis, vint mettre opposition dans les mains du prince, et lui enjoignit de verser les deux cent cinquante mille piastres en question dans le trésor de Messine. Le prince de Paterno, qui était un homme d’honneur en même temps qu’un sujet fidèle, obéit à l’ordre de son souverain et à la voix de sa conscience ; de sorte que la rançon lui coûta sept cent cinquante mille piastres, dont les deux tiers furent envoyés au corsaire