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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/276

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Je ne sais si c’était un savant connaissant à fond la Sicile antique, mais à coup sûr c’était un observateur sachant bien sa Sicile moderne que celui dont on préparait le souper à l’auberge della Croce, auberge qui venait d’être rebâtie à neuf avec les trois cents onces du prince de Butera, et qui était située sur la route de Palerme à Messine, entre Ficarra et Patti ; l’activité de l’aubergiste et de sa femme, qui, dirigés par un cuisinier étranger, s’exerçait à la fois sur du poisson, du gibier et de la volaille, prouvait que celui pour lequel la friture, les fourneaux et la broche étaient mis en réquisition tenait non seulement à ne pas manquer du nécessaire, mais encore n’était pas ennemi du superflu. Il venait de Messine, voyageait avec une voiture et des chevaux à lui, s’était arrêté là, parce que le site lui plaisait, et avait tiré de son caisson tout ce qui était nécessaire à un véritable Sybarite et à un touriste consommé, depuis les draps jusqu’à l’argenterie, depuis le pain jusqu’au vin. À peine arrivé, il s’était fait conduire à la meilleure chambre, avait allumé des parfums