venir qu’il est sur la plage, et qu’il a tout un chargement dont il désire se débarrasser avant que les douaniers n’apprennent son arrivée.
— Les affaires avant tout, compère, dit Bruno. Je t’attendrai ; je suis en bonne compagnie ; et sois tranquille, pourvu que tu ne sois pas trop long-temps, tu retrouveras de tout ce que tu laisses, et plus que tu n’en pourras prendre.
— C’est l’affaire d’une heure, reprit Placido paraissant se rendre au raisonnement de son hôte ; la mer est à cinq cents pas d’ici.
— Et nous avons toute la nuit, dit Pascal.
— Bon appétit, compère.
— Bon voyage, maître.
Placido sortit, Bruno resta avec les deux filles, et, comme il l’avait promis à son convive, l’en train du souper ne souffrit aucunement de cette absence ; Bruno était aimable pour deux, et la conversation et la pantomime commençaient à prendre une tournure des plus animées, lorsque la porte s’ouvrit et qu’un nouveau personnage entra : Pascal se retourna et reconnut le marchand maltais dont nous avons déjà parlé plusieurs fois, et