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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/296

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ne tiens pas exactement mes registres, ce n’est pas faute de savoir compter… Après ?

— Après, ils ont fait offrir cette somme à deux ou trois hommes qu’ils savent de votre société habituelle, s’ils voulaient aider à vous faire prendre.

— Qu’ils offrent, je suis bien sûr qu’ils ne trouveront pas un traître à dix lieues à la ronde.

— Vous vous trompez, dit le Maltais, le traître est trouvé.

— Ah ! fit Bruno fronçant le sourcil et portant la main à son stylet ; et comment sais-tu cela ?

— Oh ! mon Dieu, de la manière la plus simple, et la plus naturelle : j’étais hier à Messine, chez le prince de Carini, qui m’avait fait venir pour acheter des étoffes turques, lorsqu’un valet vint lui dire deux mots à l’oreille. — C’est bien, répondit tout haut le prince ; qu’il entre. — Il me fit signe alors de passer dans un cabinet ; j’obéis, et, comme il ne se doutait aucunement que je vous connusse, j’entendis la conversation qui vous concernait.