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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/331

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Vers le soir du deuxième jour, un prêtre descendit dans son cachot ; Pascal se leva en voyant entrer l’homme de Dieu ; cependant, contre son attente, il refusa de se confesser ; le prêtre insista, mais rien ne put déterminer Pascal à accomplir cet acte de religion. Le prêtre, voyant qu’il ne pouvait vaincre cette obstination, lui en demanda la cause.

— La cause, lui dit Bruno, est que je ne veux pas faire un sacrilège…

— Comment cela, mon fils ?

— La première condition d’une bonne confession n’est-elle pas, non seulement l’aveu de ses crimes à soi, mais encore l’oubli des crimes des autres ?

— Sans doute, et il n’y a point de confession parfaite sans cela.

— Eh bien ! dit Bruno, je n’ai pas pardonné ; ma confession serait donc mauvaise, et je ne veux pas faire une mauvaise confession…

— Ne serait-ce pas plutôt, dit le prêtre, que vous avez des crimes si énormes à avouer, que vous craignez qu’ils ne dépassent le pouvoir