dant ce temps, la désastreuse nouvelle de la défaite de Waterloo s’était répandue. L’empereur, qui venait de proscrire, était proscrit lui-même, et il attendait à Rochefort, comme Murat à Toulon, ce que les ennemis allaient décider de lui. On ignore encore à quelle voix intérieure a cédé Napoléon lorsque, repoussant les conseils du général Lallemand et le dévouement du capitaine Bodin, il préféra l’Angleterre à l’Amérique et s’en alla, moderne Prométhée, s’étendre sur le rocher de Sainte-Hélène. Nous allons dire, nous, quelle circonstance fortuite conduisit Murat dans les fossés de Pizzo ; puis nous laisserons les fatalistes tirer de cette étrange histoire telle déduction philosophique qu’il leur plaira. Quant à nous, simple annaliste, nous ne pouvons que répondre de l’exactitude des faits que nous avons déjà racontés et de ceux qui vont suivre.
Le roi Louis XVIII était remonté sur le trône ; tout espoir de rester en France était donc perdu pour Murat ; il fallait partir. Son neveu Bonafoux fréta un brick pour les États-