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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/63

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LA SALLE D’ARMES.

En ce moment un éclair sillonna l’horizon, un coup de tonnerre, plus rapproché que le premier, se fit entendra, une légère écume monta à la surface de l’eau, la barque frissonna comme un être animé. Murat commença à comprendre que le danger venait ; alors il se leva en souriant, jeta derrière lui son chapeau, secoua ses longs cheveux, aspira l’orage comme il aspirait la fumée ; le soldat était prêt à combattre.

— Sire, dit Donadieu, vous avez bien vu des batailles ; mais peut-être n’avez-vous point vu une tempête ; si vous êtes curieux de ce spectacle, cramponnez-vous au mât et regardez, car en voilà une qui se présente bien.

— Que faut-il que je fasse ? dit Murat ; ne puis-je vous aider en rien ?

— Non ! pas pour le moment, sire ; plus tard nous vous emploierons aux pompes…

Pendant ce dialogue, l’orage avait fait des progrès, il arrivait sur les voyageurs comme un cheval de course, soufflant le vent et le feu par ses naseaux, hennissant le tonnerre et