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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/95

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LA SALLE D’ARMES.

— Armes à terre ! cria Murat ; et, secouant de sa main droite son mouchoir, il fit un pas pour s’avancer vers les paysans ; mais au même instant une décharge générale partit : un officier et deux ou trois soldats tombèrent. En pareille circonstance, quand le sang a commencé de couler, il ne s’arrête pas. Murat savait cette fatale vérité : aussi son parti fut-il pris, rapide et décisif. Il avait devant lui cinq cents hommes armés, et derrière lui un précipice de trente pieds de hauteur : il s’élança du rocher à pic sur lequel il se trouvait, tomba dans le sable, et se releva sans être blessé ; le général Franchescetti et son aide-de-camp Campana firent avec le même bonheur le même saut que lui, et tous trois descendirent rapidement vers la mer, à travers un petit bois qui s’étend jusqu’à cent pas du rivage, et qui les déroba un instant à la vue de leurs ennemis. À la sortie de ce bois, une nouvelle décharge les accueillit, les balles sifflèrent autour d’eux, mais n’atteignirent personne, et les trois fugitifs continuèrent leur course vers la plage.

Ce fut alors seulement que le roi s’aperçut