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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

doit pour produire, manier et étudier les gaz, source féconde en découvertes et base de la renommée qu’il s’est acquise.

Sur ces entrefaites, le capitaine Cook se disposait à partir pour son second voyage. Connaissant Priestley sous des rapports très-avantageux, il fut sur le point de l’emmener comme chapelain de son bâtiment, et notre chimiste eût fait partie de l’expédition si l’amirauté n’eût pas trouvé, fort heureusement pour lui et pour les sciences, qu’il n’était point assez orthodoxe. C’est la seule fois que ses opinions religieuses l’aient servi.

En 1773, lord Shelburne, marquis de Lansdown, l’attache à sa personne, comme homme de lettres et comme chapelain. Priestley trouva en lui un protecteur puissant qui encouragea ses travaux et lui fournit les moyens de les continuer sans obstacle. Non content de lui assurer une honorable existence, le marquis voulut subvenir aux frais de son laboratoire. Priestley l’accompagna en 1774 à Paris, ce qui lui donna l’occasion d’assister à quelques séances de notre Académie et d’y assister au moment où s’y livrait une discussion animée entre Cadet et Baume sur les propriétés de l’oxyde rouge de mercure. Cette discussion ne fut pas sans influence sur la découverte du gaz oxygène qu’il ne tarda pas à faire connaître.