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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

arriver à la connaissance des phénomènes de la Chimie. Ils ont eu cependant sur la nature des idées fort remarquables : telles sont celles de Démocrite touchant l’existence des atomes ; elles reposent sur des vues qui sont encore celles des physiciens et des chimistes d’aujourd’hui ; mais elles sont prises en dehors de la Chimie proprement dite.

Enfin, il suffit de lire Pline pour acquérir la conviction que les Romains n’ont pas été plus avancés que les Grecs sur ces matières.

Nous pouvons donc le dire avec confiance, la méthode des chimistes, l’art d’interroger la nature par des épreuves, a sans doute été connu des Égyptiens ; mais, dans les temps reculés dont nous venons de parcourir la succession, la Chimie n’existait pas comme science.

Si nous voulons sortir du champ des conjectures, il faut descendre jusqu’au huitième siècle pour trouver des notions exactes sur l’état des connaissances chimiques, quoiqu’on puisse assurer que celles-ci datent de plus haut. En effet, c’est vers ce temps que vécut Geber, fondateur de l’école des chimistes arabes, qui s’est acquis tant de célébrité parmi les écrivains du moyen âge, l’auteur du Summa perfectionis, le plus ancien ouvrage de Chimie qui nous soit parvenu. Geber rassemble toutes les connaissances chimiques des mahométans ; et, quoiqu’il