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ATOMES.

aient de l’étendue. Ce sont ces parties qu’il nomme atomes, et c’est Démocrite qui a créé ce mot, maintenant si souvent employé dans l’étude de la Chimie. S’agit-il de la durée de la matière, il se fonde sur l’éternité du temps pour établir que tout n’a pas été créé.

Pour lui, le vide est donc éternel et occupe un espace infini ; les atomes sont éternels comme l’espace, ils sont inaltérables, et leur nombre est infini : la figure et l’étendue constituent leur essence.

Les idées de Démocrite sur la constitution des corps sont grandes et élevées ; mais il eut le tort d’appliquer à la morale et à la psychologie les idées dont il s’était pénétré en méditant ses théories atomistiques. Il voulut voir aussi dans l’âme un assemblage périssable d’atomes, une agrégation qui se dissolvait à la mort ; il admettait même deux âmes ou deux divisions de l’âme par individu : l’âme intelligente dans la poitrine, l’âme vivante et sensible par tout le corps.

Tout porte à croire qu’il n’admettait pas l’existence des Dieux, car, en vérité, l’on ne saurait accorder ce nom aux êtres qui, selon lui, voltigent autour de la Terre et qu’il regarde comme des fantômes, des simulacres, des êtres aériens d’une prodigieuse grandeur. Leur organisation ressemble à la nôtre, mais ils périssent difficilement ; il y en a