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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

pour les observer avec tant de précision. N’est-il pas bien remarquable que l’esprit pyroacétique, dont on a coutume de faire remonter la découverte à une époque très-peu reculée, et dont l’étude vient d’être reprise dans ces derniers temps, ait été si bien connu des alchimistes ?

Et certes, en voyant que le vinaigre se change en une liqueur volatile et inflammable avec tant de facilité, par la seule action du feu, on comprend comment, pour ces imaginations exaltées, la puissance du feu devait paraître inépuisable et sans bornes ; on comprend que cette recette ait occupé successivement les plus célèbres d’entre les alchimistes, qui, tour à tour, l’ont alambiquée ou simplifiée selon la tournure de leur esprit.

Maintenant faut-il admettre avec Riplée et ses imitateurs que la distillation de l’acétate de plomb recèle vraiment le secret des opérations décrites par Raymond Lulle ? Cela peut sembler douteux ; car si les termes se ressemblent, si quelques-uns des phénomènes se ressemblent aussi, d’autres circonstances feraient croire que Raymond Lulle avait porté son attention sur des recherches beaucoup plus compliquées.

Tout porte à croire même que, dans sa théorie et sa pratique, les choses y sont plus souvent désignées par leur nom qu’on ne l’a pensé. Ainsi, quand il