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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

les termes nets, sans obscurité ni détour. Sa Physique est mauvaise ; mais il y en a si peu ! Ses opinions théoriques sont à peu près celles de Le Fèvre ; mais il met beaucoup plus de réserve dans leur énoncé. L’esprit universel est toujours le premier principe des mixtes, mais il le trouve un peu métaphysigue. Comme ce principe ne tombe point sous les sens, il juge à propos d’en établir de sensibles : ce sont l’eau, l’esprit, l’huile, le sel et la terre, admis par Le Fèvre ; mais il a bien soin d’établir que le nom de principe ne doit pas être pris dans une signification exacte ; que ces principes ne le sont qu’à notre égard, et en tant que nous ne pouvons aller plus loin dans la division des corps.

Comme homme positif, Lémery a été éminemment utile, et tous les chimistes du temps et de l’Europe entière ont été formés à son école. Le nombre des procédés qu’il a mis en circulation est énorme, et cependant il s’en était réservé beaucoup pour son commerce. De là, pour lui, un moyen de se procurer une existence très-douce.

Il mourut en 1715, laissant un fils, qui, comme lui, s’est occupé de Chimie, mais avec bien moins d’originalité et de travail.

L’année de la mort de Nicolas Lémery, mourut aussi, et presque jour pour jour, Homberg, gentilhomme allemand, qui a donné son nom à diverses