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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Vous le voyez, les temps étaient venus. Dans chaque chimiste de cette époque, se dévoile le même besoin de publicité, le même besoin de communication libre de la pensée. L’esprit vif de Lémery se trouve jeté dans cette voie par les nécessités de la discussion orale ; l’esprit plus lent de Homberg est poussé dans la même route par les nécessités de la discussion écrite. Les applaudissements de la foule arrachent à Lémery les vérités qu’il laisse tomber du haut de sa chaire. Les éloges de quelques esprits choisis suffisent pour déterminer Homberg a confier ses pensées les plus secrètes à la publicité des recueils académiques.

Laissons la France dotée de ces germes précieux, remontons un peu plus haut, et nous trouverons en Allemagne un auteur dont les ouvrages, bien dignes de fixer l’attention, autant que nous en pouvons juger par la partie qui nous en reste, ne furent cependant connus en France que cinquante ans après. C’est Becher, né à Spire en 1635, auteur de l’ouvrage intitulé : Physica subterranea, sur le frontispice duquel Stahl ne craignit pas d’écrire : Opus sine pari. Malheureusement, il ne nous en reste que la première Partie.

Ouvrez cet ouvrage sans pareil, et la singularité du début vous étonnera beaucoup. De gustibus non disputandum esse : ce proverbe, dit-il, est d’accord