l’image exacte de l’explication de Guyton-Morveau. Elle tombe d’elle-même quand on voit que l’aéronaute, s’il ajoute à son poids pour devenir plus léger que l’air, ajoute aussi beaucoup à son volume, tandis que l’oxyde de plomb perd à la fois en poids et en volume, quand il se réduit.
La nécessité d’avoir recours à de tels expédients pour prolonger la durée de la théorie du phlogistique fait voir qu’elle était bien malade dès les premières observations de Lavoisier, sur la calcination des métaux. Elle reçut bientôt le coup de la mort quand Lavoisier vint à discuter les phénomènes de la décomposition de l’oxyde de mercure, par l’action de la chaleur seule, et sans intervention du charbon ou de tout autre produit phlogistiquant. Macquer essaya de répondre en disant qu’à la vérité, dans cette opération, le mercure pouvait se passer du contact du charbon, mais que du moins il était nécessaire que la cornue où l’opération s’effectuait reçût la lumière du charbon embrasé, qu’elle vît les charbons ardents. Vains efforts ! C’en était fait de la doctrine du phlogistique.
La doctrine du phlogistique aura pourtant toujours de l’intérêt, car elle a terminé, on peut le dire, la lutte entre la Physique scolastique et la Chimie expérimentale. Vivement engagée dans les leçons de Paracelse, continuée dans les écrits de Becher,