Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/101

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— Grooonnn !

— Voyez-vous, il répond à la chose.

— Tiens, tiens, tiens, fit un des soldats.

— Qu’y a-t-il ?

— Il a un petit sac pendu au cou.

— Ouvrez le sac.

— Une carte !

— Lisez la carte.

Le soldat prit et lut :

« Je m’appelle Tom ; je demeure rue du Faubourg-Saint-Denis, n° 109 ; j’ai cent sous dans ma bourse, quarante sous pour le fiacre, trois francs pour ceux qui me reconduiront. »

— En vérité Dieu, voilà les cent sous ! s’écria le municipal.

— Ce citoyen est parfaitement en règle, dit le sergent. Deux hommes de bonne volonté pour le reconduire à son domicile politique.

— Voilà, dirent en chœur les municipaux.

— Pas de passe-droit. Tout à l’ancienneté. Que les deux plus chevronnés jouissent du bénéfice de la chose. Allez, mes enfants.

Deux gardes municipaux s’avancèrent vers Tom, lui passèrent au cou une corde à laquelle ils firent faire, pour plus grande précaution, trois tours autour du museau. Tom ne fit aucune résistance : les coups de crosse l’avaient rendu souple comme un gant. Arrivé à quarante pas de l’Odéon :

— Bah ! dit un des gardes, le temps est beau ; si nous