Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/106

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indien. Ce théâtre de ses anciens exploits devenait plus stérile, attendu ses fréquents colloques avec les navires en croisière sous cette latitude, et, d’ailleurs, il avait besoin de changer d’air. Seulement, cette fois, au lieu de chercher des épiceries ou du thé, c’était à l’huile de baleine que le capitaine Pamphile avait particulièrement affaire.

Avec le caractère donné de notre brave flibustier, on comprend qu’il ne s’était pas amusé à recruter son équipage de matelots baleiniers, ni à surcharger son bâtiment de chaloupes, de cordages et de harpons. Il s’était contenté de visiter, au moment de se mettre en mer, les pierriers, les caronades et la pièce de huit qui, comme nous l’avons dit, lui servaient de lest ; il avait passé l’inspection des fusils et fait donner le fil aux sabres d’abordage, s’était muni de vivres pour six semaines, avait franchi le détroit de Gibraltar, et, vers le mois de septembre, c’est-à-dire au moment où la pêche est en pleine activité il était arrivé vers le 60e degré de latitude, et avait incontinent commencé à exercer son industrie.

Comme nous l’avons vu, le capitaine Pamphile aimait fort la besogne faite. Aussi c’était particulièrement aux bâtiments qu’il reconnaissait, à leur marche, pour être convenablement chargés, qu’il s’adressait de préférence. Nous savons quelle était sa manière de traiter dans ces circonstances délicates ; il n’y avait apporté aucun changement, malgré la différence des localités : il est donc inutile de la rappeler à nos lecteurs ; nous nous contenterons, en conséquence, de leur faire part de sa parfaite