Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/243

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vaient parfaitement distinguer à l’œil nu les dispositions guerrières du capitaine, reculaient dans l’intérieur des terres, au fond desquelles on apercevait quelques chétives cabanes, dont la plus haute était surmontée d’un drapeau trop éloigné pour qu’on pût en reconnaître les armes. Il en résulta qu’au moment où le capitaine aborda, les deux troupes, toujours séparées par le même espace, se trouvaient à mille pas, à peu près, l’une de l’autre, distance à laquelle il était difficile de se parler autrement que par signes ; c’est ce que fit, au reste, immédiatement le capitaine Pamphile, qui, à peine débarqué, planta en terre un bâton au bout duquel flottait une serviette blanche ; ce qui, dans tous les pays du monde, veut dire qu’on se présente avec des dispositions amies.

Ce signal fut sans doute compris des Mosquitos ; car, à peine l’eurent-ils aperçu, que celui qui paraissait leur chef, et qui, en cette qualité, était revêtu d’un vieil habit d’uniforme, qu’il portait sans chemise et sans pantalon, probablement à cause de la chaleur, déposa à terre son fusil, son tomahawk et son poignard, et, élevant les deux mains en l’air pour indiquer qu’il était sans armes, s’avança vers le rivage. Cette démonstration apparut à l’instant même au capitaine dans toute sa clarté ; car, ne voulant pas rester en arrière, il déposa de son côté son fusil, son sabre et ses pistolets sur le rivage, éleva les mains en l’air à son tour, et s’avança vers le sauvage avec la même confiance que celui-ci montrait.

Arrivé à cinquante pas du chef des mosquitos le capitaine Pamphile s’arrêta pour le regarder avec une plus grande