Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/38

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échalas qui avait servi à ramer les pois, et s’avançant vers Love avec l’intention de lui en caresser les épaules, attends !

À peine Love avait-il vu le bâton dans les mains de son maître, qu’il s’était remis sur ses pattes et avait suivi tous ses mouvements avec une expression d’intelligence remarquable. Alexandre, qui s’en était aperçu, différa donc la correction, et pensant que, cette fois, il allait enfin lui obéir, il étendit l’échalas devant Love, et lui dit pour la troisième fois :

— Cherche !

Love prit son élan et sauta par-dessus l’échalas.

Love savait admirablement trois choses : danser sur les pattes de derrière, faire le mort et sauter pour le roi.

Alexandre, qui, pour le moment, n’appréciait pas plus ce dernier talent que les autres, cassa l’échalas sur le dos de Love, qui se sauva en hurlant du côté de notre chasseur.

Or, comme Love arrivait, notre chasseur tirait, et, par le plus grand hasard, une malheureuse alouette, qui s’était trouvée sous le coup, tombait dans la gueule de Love. Love remercia la Providence qui lui envoyait une pareille bénédiction ; et sans s’inquiéter si elle était rôtie ou non, il n’en fit qu’une bouchée.

Notre chasseur se précipita sur le malheureux chien avec les imprécations les plus terribles, le saisit à la gorge et la lui serra avec tant de force, qu’il le força d’ouvrir la gueule, quelque envie qu’il eût de n’en rien faire. Le chasseur y plongea frénétiquement la main jusqu’au go-