Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/45

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— Voilà !

— Puis je vous demanderai de la cire ! bon… une lumière ! c’est ça… et, pour m’assurer de mon expérience (il alluma la cire, cacheta le nœud et appuya le chaton de sa bague sur le cachet), la, en voilà pour un semestre. Maintenant, continua-t-il en perçant, à l’aide du canif, quelques trous dans le parchemin, maintenant, une plume et de l’encre ?

Avez-vous jamais demandé une plume et de l’encre à un peintre ? — Non. — Eh bien, ne lui en demandez pas ; car il ferait ce que fit Decamps : il vous offrirait un crayon.

Thierry prit le crayon et écrivit sur le parchemin :

2 septembre 1830.

Or, le soir de la réunion dont nous avons essayé de donner une idée à nos lecteurs, il y avait juste cent quatre-vingt-trois jours, c’est-à-dire six mois et douze heures que mademoiselle Camargo indiquait invariablement, et sans s’être dérangée une minute, la pluie, le beau temps et le variable : régularité d’autant plus remarquable, que, pendant ce laps de temps, elle n’avait pas ingurgité un atome de nourriture.

Aussi, lorsque Thierry, tirant sa montre, eut annoncé que la dernière seconde de la soixantième minute de la douzième heure était écoulée, et qu’on eut apporté le bocal, un sentiment général de pitié s’empara de l’assemblée en voyant à quel état misérable était réduite la pauvre bête qui venait, aux dépens de son estomac, de jeter