Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/94

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beaucoup de gardes nationaux de ma connaissance, faisait-il en ce cas patiemment sa faction jusqu’à ce qu’on vînt le relever. Un arlequin offrit alors sa batte pour compléter la parodie, et Tom posa gravement sa lourde patte sur son fusil de bois.

— Savez-vous, dit Fau à l’obligeant enfant de Bergame à qui vous venez de prêter votre batte ?

— Non, répondit l’arlequin.

— Vous ne devinez pas ?

— Pas le moins du monde.

— Voyons, regardez bien. À la grâce de ces mouvements, à son cou systématiquement penché sur l’épaule gauche, comme celui d’Alexandre le Grand, à l’imitation parfaite de l’organe… comment !… vous ne reconnaissez pas ?

— Parole d’honneur, non !

— Odry, dit mystérieusement Fau ; Odry, avec son costume de l’ours et le Pacha.

— Mais non, il joue l’ourse blanche.

— Justement ! il a pris la peau de Vernet pour se déguiser.

— Oh ! farceur ! dit l’arlequin.

— Grooonnn ! fit Tom.

— Maintenant, je reconnais sa voix, dit l’interlocuteur de Fau ; oh ! c’est étonnant que je n’aie pas deviné plus tôt. Dites-lui de la déguiser davantage.

— Oui, oui, répondit Fau en se dirigeant vers la salle ; mais il ne faudrait pas trop l’ennuyer pour qu’il fût drôle. Je tâcherai qu’il danse le menuet.