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Lorsque, après la mort du Christ, les apôtres se partagèrent le monde, saint André se rendit au Caucase.
La sainte Vierge appuya alors un suaire sur sa figure, et ses traits s’y imprimèrent.
Elle remit ce suaire, c’est-à-dire son portrait authentique, à saint André.
L’apôtre vint à Aznaour, entre Barjom et Akhalzik.
Là régnait une reine qui venait de perdre son fils unique.
Saint André n’eut qu’à le toucher avec l’image de la Vierge, et le jeune homme ressuscita.
Ce miracle fait aux yeux de tous, saint André se mit à prêcher le christianisme avec le plus grand succès.
Les prêtres païens furent épouvantés de ses progrès, et protestèrent.
Pour vider le différend, on inventa un moyen éminemment caucasien, c’était d’organiser un concours, ou plutôt une lutte entre les idoles et l’image de la sainte Vierge.
On les plaça dans une tente, l’image de la Vierge d’un côté, les idoles de l’autre, et pendant la nuit tout le monde resta en prières, saint André de son côté, les prêtres païens du leur.
Le matin, on trouva les idoles renversées, et l’image de la Vierge resplendissante de lumière.
À cette manifestation toute céleste, la reine et son peuple reconnurent la vraie foi.
Plus tard, lorsque l’islamisme envahit le pays et que la cathédrale d’Aznaour, dont on voit encore les vestiges aujourd’hui, fut brûlée, un fidèle enfouit la sainte image, qui resta cachée pendant plusieurs siècles, et qui fut enfin transportée à Gaëlaëth.
Elle est remarquable par cela que, contrairement à la tradition acceptée, la Vierge a les yeux noirs.