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INTRODUCTION
De Prométhée au Christ.
PREMIÈRE PÉRIODE
Nous allons dire à nos lecteurs, d’une façon aussi succincte que possible, ce que c’est que le Caucase, topographiquement, géologiquement, historiquement parlant.
Nous ne doutons pas que nos lecteurs ne sachent la chose aussi bien que nous ; mais, à notre avis, l’auteur doit toujours procéder comme s’il savait ce que ses lecteurs ne savent pas.
La chaîne caucasique — ou caucasienne, comme on voudra, — située entre les 40e et 45e degrés de latitude nord et les 35 et 47e degrés de longitude orientale, s’étend de la mer Caspienne à la mer d’Azof, depuis Anapa jusqu’à Bakou.
Trois grands pitons la surmontent : l’Elbrouss, haut de 16,700 pieds ; — le Kassbeck, d’abord appelé le Mqinwari, haut de 14,400, — et le Chat-Abrouz, haut de 12,000 pieds.
Nul n’a jamais gravi la cime de l’Elbrouss. Il faudrait pour cela, disent les montagnards, une permission particulière de Dieu ; c’est sur son sommet que, selon la tradition, se posa la colombe de l’arche.
Le Mqinwari est, quoique moins haut de 2,000 pieds que l’Elbrouss, le rocher où, selon la tradition mythologique, Prométhée fut enchaîné. Les Russes l’ont appelé Kassbeck, parce que le village de Stéphan-Ezminda, situé au pied de ce mont, était autrefois et est encore aujourd’hui la résidence des princes Kasi Beck[1], gardiens du défilé. Cette dernière désignation a prévalu.
Quant au Chat-Abrouz, qui s’élève aux confins du Daguestan, sa cime sert de perchoir à l’anka, oiseau près duquel l’aigle est un oiseau-mouche et le condor un colibri.
Ce gigantesque rempart, cette majestueuse forteresse, cette muraille granitique aux créneaux éternellement neigeux, repose, vers sa base septentrionale sur des sables couverts autrefois par les
- ↑ Casa Beker.