tu, c’est autre chose ; puisque je ne puis rien de plus pour elle, j’irai sur son passage, je veux y aller, ami Maurice, tu me comprends, et pourvu qu’elle me tende la main !…
— Je t’accompagnerai alors, dit Maurice.
— Impossible, mon ami, réfléchis donc : tu es municipal, tu es secrétaire de section, tu as été mis en cause, tandis que, moi, je n’ai été que ton défenseur ; on te croirait coupable, reste donc ; moi, c’est autre chose, je ne risque rien et j’y vais.
Tout ce que disait Lorin était si juste, qu’il n’y avait rien à répondre. Maurice, échangeant un seul signe avec la fille Tison marchant à l’échafaud, dénonçait lui-même sa complicité.
— Va donc, lui dit-il, mais sois prudent.
Lorin sourit, serra la main de Maurice et partit.
Maurice ouvrit sa fenêtre et lui envoya un triste adieu. Mais, avant que Lorin eût tourné le coin de la rue, plus d’une fois il s’y était remis pour le regarder encore, et, chaque fois, attiré par une espèce de sympathie magnétique, Lorin se retourna pour le regarder en souriant.
Enfin, lorsqu’il eut disparu au coin du quai, Maurice referma la fenêtre, se jeta dans un fauteuil, et