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Page:Dumas - Le Chevalier de Maison-Rouge, 1853.djvu/225

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LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE.
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basse une conversation qui n’était pas la moins intéressante de toutes ces conversations serpentant dans les groupes qui, pareils à une chaîne électrique, s’agitaient, mer vivante, depuis le pont au Change jusqu’au pont de la Révolution.


Adossés à un réverbère, deux hommes attendaient. — Page 196.

L’idée que nous avons exprimée à propos de l’échafaud dominant toutes les têtes les avait frappés tous deux.

— Vois, disait Maurice, comme le monstre hideux lève ses bras rouges ; ne dirait-on pas qu’il nous appelle et qu’il sourit par son guichet comme par une bouche effroyable ?

— Ah ! ma foi, dit Lorin, je ne suis pas, je l’avoue, de cette école de poésie qui voit tout en rouge. Je les vois en rose, moi, et, au pied de cette hideuse machine, je chanterais et j’espérerais encore. Dum spiro, spero.

— Tu espères quand on tue les femmes ?

— Ah ! Maurice, dit Lorin, fils de la Révolution, ne renie pas ta mère. Ah ! Maurice, demeure un bon et loyal patriote. Maurice, celle qui va mourir, ce n’est pas une femme comme toutes les autres femmes ; celle qui va mourir, c’est le mauvais génie de la France.