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Page:Dumas - Le Chevalier de Maison-Rouge, 1853.djvu/246

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LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE.
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Autour de ces deux personnages, on voyait remuer confusément les condamnés. — Page 216.
à lui parler, de peur de lui rendre le sentiment qu’elle paraissait avoir perdu.

Autour de ces deux personnages on voyait remuer confusément les condamnés, qui sanglotaient ou chantaient des hymnes patriotiques.

D’autres se promenaient à grands pas, comme pour fuir hors de la pensée qui les dévorait.

C’était bien l’antichambre de la mort, et l’ameublement la rendait digne de ce nom.

On voyait des bières, remplies de paille, s’entr’ouvrir comme pour appeler les vivants : c’étaient des lits de repos, des tombeaux provisoires.

Une grande armoire s’élevait dans la paroi opposée au vitrage.

Un prisonnier l’ouvrit par curiosité et recula d’horreur.

Cette armoire renfermait les habits sanglants des suppliciés de la veille, et de longues tresses de cheveux pendaient çà et là : c’étaient les pourboires du bourreau qui les vendait aux parents lorsque l’autorité ne lui enjoignait pas de brûler ces chères reliques.

Maurice, palpitant, hors de lui, eut à peine ouvert la porte, qu’il vit tout le tableau d’un coup d’œil.