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LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE.
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trouvait, c’était bien la jeune fille de distinction, obligée, à cause de la ruine toujours plus profonde dans laquelle était tombée la noblesse, de s’allier à la bourgeoisie, au commerce. Dixmer paraissait un brave homme ; il était riche incontestablement ; ses manières avec Geneviève semblaient être celles d’un homme qui prend à tâche de rendre une femme heureuse. Mais cette bonhomie, cette richesse, ces intentions excellentes, pouvaient-elles combler cette immense distance qui existait entre la femme et le mari, entre la jeune fille poétique, distinguée, charmante, et l’homme aux occupations matérielles et à l’aspect vulgaire ? Avec quel sentiment Geneviève comblait-elle cet abîme ?… Hélas ! le hasard le disait assez maintenant à Maurice : avec l’amour. Et il fallait bien en revenir à cette première opinion qu’il avait eue de la jeune femme, c’est-à-dire que, le soir où il l’avait rencontrée, elle revenait d’un rendez-vous d’amour.


Dixmer.

Cette idée que Geneviève aimait un homme torturait le cœur de Maurice.

Alors il soupirait, alors il regrettait d’être venu pour prendre une dose plus active encore de ce poison qu’on appelle amour.

Puis, dans d’autres moments, en écoutant cette voix si douce, si pure et si harmonieuse, en interro-