— Eh bien, citoyenne, dit-il en s’adressant à celle qui était de son côté, as-tu vu ta mère ?
Sophie Tison passa à l’instant entre le municipal et sa compagne.
— Oui, citoyen, merci, dit-elle.
Maurice aurait voulu voir l’amie de la jeune fille, ou tout au moins entendre sa voix ; mais elle était enveloppée dans sa mante, et semblait décidée à ne pas prononcer une seule parole. Il lui sembla même qu’elle tremblait.
Cette crainte lui donna des soupçons. Il remonta précipitamment, et, en arrivant dans la première pièce, il vit, à travers le vitrage, la reine cacher dans sa poche quelque chose qu’il supposa être un billet.
— Oh ! oh ! dit-il, aurais-je été dupe ?
Il appela son collègue.
— Citoyen Agricola, dit-il, entre chez Marie-Antoinette et ne la perds pas de vue.
— Ouais ! fit le municipal, est-ce que… ?
— Entre, te dis-je, et cela sans perdre un instant, une minute, une seconde.
Le municipal entra chez la reine.
— Appelle la femme Tison, dit-il à un garde national.