Page:Dumas - Le Collier de la reine, 1888, tome 1.djvu/139

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LE COLLIER DE LA REINE. 127 — Laquelle ? — Vous vous ferez accompagner d’une princesse du sang. La reine réfléchit. — ouiez-vous madame de Lambaïlo ? dit-elle. — Madame de Lamballe, soit. — C’est dit. -— Je signe. — Merci. -~ Et de ce pas, ajouta le roi, je vais commander mon vaisseau de ligne, et le baptiser le Collier de la Reine. Vous en serez la marraine, madame ; puis je l’enverrai à Lapeyrouse. Le roi baisa la main de sa femme et sortit de l’appartement tout joyeux. VDL LE PETIT LEVER DE LA. BEliNâ^. A peine le roi fut-il sorti que la reine se leva et vint à la fenêtre respirer l’air vif et glacial du matin. Le jour s’annonçait brillant et plein de ce charme qu’une avance du printemps donne à certains jours d’avril : aux gelées de la nuit succédait la douce chaleur d’un soleil déjà sensible ; le vent avait tourné depuis la veille du nord à l’est. S’il demeurait dans cette direction, l’hiver, ce terrible hiver de 1784, était fini. Déjà, en effet, on voyait à l’horizon rose sourdre cette vapeur giisâtre, qui n’est autre chose que l’humidité fu.yeal devant le soleil.